dimanche 28 novembre 2010

Mise au point...

Il est 17h00, un enfant fait sonner la cloche. Les élèves ne se dispersent que lentement. La cour est toujours un espace de jeu. Je filme, ce qui n'échappe pas au regard des enfants. Alors, on mime la lutte en fixant l' objectif. La scène dure plusieurs minutes et fait sourire. C'est un climat incroyablement calme qui règne entre les élèves. Hors temps scolaire ou non. Que vous les laissiez réviser une heure ou deux à l'ombre des arbres ou que vous les autorisez à jouer une journée entière car une réunion retient les enseignants, ils s'autogèrent de manière formidable.
Est ce parce que l'espace n'est pas clos, qu'on ne franchit pas de frontières entre l'espace cour et les champs alentours, est-ce parce que la cour familiale met déjà ce type d'organisation en place, toujours est-il que les élèves à Bissanderou sont on ne peut plus autonomes. Et pourtant, certains les trouvent indisciplinés...
Alors, honte à l' enseignant qui les frappe rudement et multiplie les travaux forcés. L'enfant est un enfant, l'école est garante de ses droits, ici comme ailleurs. 

Trois mois en terre africaine

J'ai quitté Bissanderou pour venir jusqu'à Bobo Dioulasso ce week end, la capitale culturelle la nomme t-on ici.
Et Bobo tient ses promesses. C'est justement la semaine nationale de la culture. Alors, il y a les pompeux discours des personnalités politiques et ensuite place aux festivités. Des tas d'associations de toutes les régions défilent. Passent sous nos yeux des acrobates, des masques de tout poils et de toutes couleurs, des percussionnistes perchés sur un camion, les marionnettes géantes de Boromo, des danseurs.
Différentes scènes musicales proposent des concerts. Je découvre au passage la gare ferrovière, belle architecture. Je ne sais si c'est parce que de nombreuses planches jonchent encore le sol ou par psychose sécuritaire mais nous sommes distants d'au moins dix mètres de la scène. Quelques privilégiés sont plus près mais assis. Aussi, l'ambiance est contenue derrière les barrières et retombe... Dommage.
Dans l'après-midi, Issouf me présente un conteur : discussion animée, il est prêt à venir au village pour conter. Le rdv est pris pour un second échange fin décembre.
Les marchés sont nombreux, les produits variés. Je lorgne sur les pastèques, les dattes, les oranges qui sont là, à profusion... Je grignote de nouvelles curiosités salés, je goûte à de nouveaux jus sucrés Mmmh. Oui, c'est étrange quand on arrive en ville, on a envie de tout, on se crée des besoins qui ne semblaient pas indispensables au village.
Au grand marché, j'ai trouvé un joli basin ( pagne brillant) pour le Noël de Blandine. Et Moussa aura un nouveau poste radio- cassettes(qui profitera à tout le monde!). Reste à trouver des K7 donc.
A partir de 16 heures, de nouveaux concerts. Il me faut aller voir la grande mosquée de plus près, chercher à rencontrer les membres de "la maison de la parole" qui organise un festival de contes fin décembre, retirer le programme du centre culturel français, trouver de jolies choses sur le marché et...penser au ravitaillement pour Bissanderou biensûr. Allez, on tente les ignames cette semaine.